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Pas de Bébés à la consigne : Il faut abroger le décret « Morano », premier signal emblématique en faveur de modes d’accueil de qualité

Le 06/07/2012

Communiqué de presse du 27 juin 2012

Le Collectif « Pas de bébés à la consigne » a engagé depuis deux ans de nombreuses actions pour alerter les pouvoirs publics sur la dégradation de la qualité d’accueil des jeunes enfants découlant notamment du décret du 7 juin 2010 réformant les établissements et services d’accueil des enfants de moins de six ans, ou de l’inclusion des modes d’accueil collectif dans la directive "Services". Malgré un mouvement sans précédent des parents et des professionnel-les de la petite enfance avec le soutien de nombreux-ses élu-es, au printemps 2010, nos demandes pour préserver des modes d’accueil de qualité et les conditions d’exercice des professionnel-les ont été rejetées par le précédent gouvernement.

Suite à cette mobilisation nous avons publié un Plan d’urgence pour
l’accueil de la petite enfance et avons, par une lettre ouverte
adressée aux candidat-es à la présidence de la République puis
aux élections législatives, mis en avant sept dispositions qui nous
semblent indispensables :

1/ le retrait d’urgence du décret du 7 juin 2010 dit « décret Morano »
réformant l’accueil collectif des jeunes enfants et instituant les
jardins d’éveil ;

2/ une évolution du dispositif des Maisons d’Assistantes Maternelles
en instaurant des normes de fonctionnement et d’encadrement
comparables aux structures collectives de taille similaire ;

3/ un plan national d’urgence de formation de professionnel-les
qualifié-es, notamment ouvert aux titulaires d’un CAP petite enfance
et aux assistantes maternelles dans le cadre de la promotion
professionnelle ;

4/ une amélioration conséquente des taux de professionnel-les les
plus qualifié-es et des ratios d’encadrement dans les établissements
d’accueil des jeunes enfants ;

5/ un plan ambitieux d’ouverture de nouveaux établissements
contribuant à créer les 500 000 places d’accueil manquantes ;

6/ le rétablissement des postes d’enseignants supprimés, le
développement de l’école maternelle sur tout le territoire, l’attribution
des moyens nécessaires pour que chaque famille qui le souhaite
puisse scolariser son enfant de deux à trois ans dans des conditions
adaptées à cet âge d’entrée à l’école ;

7/ l’exclusion des modes d’accueil collectif et individuel du champ
d’application de la Directive "Services" et le maintien des
établissements d’accueil collectif dans le champ public ou non
lucratif.

En effet, pour le Collectif « Pas de bébés à la consigne », une politique publique ambitieuse
pour la petite enfance doit offrir aux bébés et aux jeunes enfants un accueil personnalisant dans
un cadre collectif ou individuel. Elle doit permettre à toutes les familles d’accéder pour leur
enfant à un mode d’accueil de qualité ou à l’école maternelle, sans barrière financière. Elle est
aussi la première condition pour assurer le droit au travail des femmes et constitue un
investissement pour l’avenir.

A l’occasion de la récente campagne électorale, François Hollande a affirmé sa volonté de mettre en place un service public de la petite enfance offrant un accueil de qualité aux enfants dès leur plus jeune âge pour lutter contre les inégalités.

Devenu président de la République, nous lui demandons de prendre une première mesure d’urgence en ce sens en abrogeant le décret du 7 juin 2010 réformant les modes d’accueil collectif. Il s’agirait là d’un signal
emblématique, très attendu par les parents et les professionnel-les de la petite enfance, quant à l’engagement du président et du nouveau gouvernement en faveur d’une politique ambitieuse de développement de modes d’accueil de qualité pour la petite enfance.

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