Territoriaux Snuclias

Paris 

Le Maire de Paris n’a pas le sens du rythme (scolaire) !

Le Maire de Paris semble décidé à mettre en œuvre la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013, alors que rien n’est prêt et ne peut l’être dans des conditions acceptables pour le service public et les personnels. Serait-ce que le responsable du dossier au niveau de l’Etat est l’adjoint à la culture du Maire de Paris ?

Cette réforme impacte profondément les conditions de travail et d’emploi de milliers d’agents de la Ville de Paris.
• Les adjoints d’animation vont devoir travailler sur des rythmes de travail profondément transformés avec des projets complètement différents en cours d’année scolaire. Quel impact sur l’emploi de milliers d’agents vacataires employés sur des emplois permanents. Cette réforme sera-t-elle enfin l’occasion de leur donner des CDD ; des CDI, de les titulariser ?
• Les conditions d’occupation des locaux et d’accueil des enfants vont modifier l’organisation du travail des ATE et ASEM des écoles maternelles et primaires.

• Les personnels des Caisses des écoles vont devoir fournir plus de repas le mercredi

• Les conditions de travail des professeurs de la Ville de Paris dont on supprime des postes chaque année peuvent être impactées

• Et les personnels administratifs ?

• La Mairie évalue (sur quelle base ? ) à 20 millions d’euros le coût de la réforme. Les emplois nécessaires, vont-ils encore être créés par redéploiement des effectifs ?

Dans ces conditions, il semble pour le moins raisonnable d’attendre 2014...d’autant que nos collègues enseignants sont en désaccord avec cette réforme.

Suite à une assemblée générale qui a réuni près de 400 personnes, les syndicats SNUipp-FSU, Snudi-FO, Se-Unsa, Sud Education, CNT-Ste, CGT Educ’Action appellent les enseignants parisiens à manifester pour affirmer leur opposition au projet ministériel de réforme des rythmes scolaires et réclamer son abandon.

La manifestation aura lieu mercredi 19 décembre à 10h. Le cortège partira de la Sorbonne pour rejoindre l’Hôtel de Ville. Par ailleurs, une grève en janvier a été votée en assemblée générale. Une demande d’audience a été faite au Recteur de Paris et au Maire de Paris.

Les enseignants de la FSU diffusent la lettre ouverte aux parents que nous reproduisons ci-dessous .

Chers parents,
Comme vous le savez, les enseignants parisiens se mobilisent pour obtenir l’abandon de la réforme ministérielle des rythmes scolaires et obtenir une réelle transformation de l’école. Il nous a semblé important de vous expliquer les raisons de notre mobilisation.

L’instrumentalisation de cette réforme dans l’opinion publique nous fait passer à côté des vraies priorités

Une réforme aussi complexe doit être correctement préparée et correctement financée pour améliorer concrètement le fonctionnement de l’école. Cela nécessite la consultation de toutes les parties concernées. Nous n’acceptons pas que le Ministre de l’Education refuse la mise en place de ce débat tout comme il refuse de consulter les enseignants. Le Ministre semble préférer bâcler un projet relevant plus du bricolage politique que d’une réelle vision de l’école.

La réussite de tous les élèves suppose une réelle démocratisation scolaire, le statu-quo n’est pas possible.

Même si nous partageons un certain nombre des orientations évoquées dans le projet de loi d’orientation, nous exigeons une véritable rupture avec les politiques passées comme celles sur le socle commun, la formation initiale, l’aide personnalisée. Mettre en avant les rythmes dans le débat public évite d’évoquer les effectifs dans les classes, les contenus et méthodes d’enseignement, la scolarisation des élèves en situation de handicap, les salaires et la formation des enseignants... et permet de masquer les insuffisances d’un budget pour l’école financé par des suppressions de postes dans d’autres services publics.

La réussite de tous les élèves est loin de dépendre uniquement des rythmes scolaires. Dans l’enquête réalisée par le SNUipp-FSU (plus de 24 000 réponses), si la question du travail sur 4 jours ou 4,5 jours partage la profession, les personnels placent la réforme des rythmes en toute dernière place des priorités.

En se contentant de rajouter une demi-journée par semaine tout en allégeant de 30 minutes en moyenne les quatre jours existants actuellement, le projet ministériel n’améliore en rien les conditions d’apprentissages des élèves ni leur réussite scolaire. Nous considérons également que ce projet dégrade nos conditions de travail et d’emploi.

Nous comptons sur votre soutien et sommes disponibles pour en discuter avec vous.

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