Territoriaux Snuclias

Les catacombes ou la tombe de la culture et de la morale

Le 20/10/2015

-Quand l’argent autorise tout !

Nous reprenons ci-dessous le communiqué de notre syndicat de Paris, le SUPAP-FSU :

C’est avec une certaine stupéfaction que nous avons appris au SUPAP-FSU la location (350000 euros dit-on) des catacombes à une société privée, Airbn, dont l’objectif n’est ni philanthropique ni culturel mais tout simplement commercial et publicitaire.

La Ville de Paris dont la responsabilité est d’assurer la conservation, le respect des lieux culturels et leurs accès à tous, a choisi de briser les frontières et limites généralement acceptées en terme de « privatisation « des lieux patrimoniaux.

Si aujourd’hui les catacombes lieux emblématiques de Paris où se trouvent réunis les os d’êtres humains peuvent être offertes pour une nuit à deux personnes "dans le cadre d’un jeu concours"

Si trois agents parisiens peuvent être mobilisés pour les « surveiller », simplement parce qu’une société ou une personne ont les moyens de payer, on peut décemment se demander quelles sont les véritables valeurs de la municipalité.

Il faut s’inquiéter !

Jusqu’où la municipalité est-elle prête à aller ?

En effet que répondra la maire de Paris quand « un prince d’ici ou d’ailleurs » sera prêt à payer un million d’euros pour y célébrer ses noces ou autre événement joyeux.

Ne parlons pas d’évènements plus macabres !

Tout devient en effet possible quand l’argent est roi et la morale absente !

Pour le SUPAP-FSU tout ne doit pas s’acheter et l’objectif et sens des actions menées par la municipalité dans les lieux culturels et historiques, ne doventt pas être le business, mais le développement d’une approche historique, culturelle, ouverte à tous et respectueuses des lieux. Notre patrimoine n’est pas non plus un jouet.

Les catacombes sont un ossuaire, un lieu patrimonial unique et fragile. Elles ne doivent pas devenir « le train fantôme » de l’histoire parisienne. Paris Musées n’a pas vocation à amuser mais à cultiver. La dérive du tout ludique est aussi dangereuse que celle "du tout fric".

Déjà en 2013 au moment d’Halloween, le supap-fsu s’était élevé contre le projet d’une manifestation artistique (son, lumière, exposition, danse, installation d’œuvres diverses) dans un cimetière parisien, considérant une telle action « comme inopportune et un outrage à la vocation d’un lieu à part et qui doit le rester. »

L’établissement public des musées parisiens mis en place dans la précédente mandature a ouvert la boite de Pandore. Ce qui n’était pas permis le devient pour ceux qui ont l’argent ou le pouvoir. Le discours change. Conserver le patrimoine devient du conservatisme. Respecter est anti festif etc.

L’EPPM devient chaque jour un peu plus une institution tournée vers la recherche de fonds au détriment du développement d’une réelle politique culturelle. Une institution qui privatise les lieux publics pour des raisons mercantiles.

Le SUPAP-FSU n’accepte pas, que les travaux prévus depuis longtemps puissent servir à justifier une telle entreprise.

Une même politique de privatisation se développe contre les personnels. Suppression de services, emploi massif de précaires, sous-traitance, externalisations.

Le SUPAP-FSU souhaite qu’on revienne à une certaine éthique et à une charte comme par le passé.

Le SUPAP-FSU souhaite un changement des priorités : du culturel et du social avant tout !

 

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